Le Parisien : Saint-Denis : Dictée aujourd’hui !
Record à battre : 653 participants ! Ce serait chouette que St Denis le détienne, alors cet après midi, RDV place Jean Jaurès, 13h30, en famille, entre amis, venez en nombre. Bravo aux organisateurs pour cette belle initiative qui montre à tous que les habitants des banlieues sont aussi des amoureux des mots et grands auteurs. Cette année, Paul Eluard ! Bill
[…] Ce samedi, 200 tables et mille chaises attendent le public pour la 20e «Dictée des cités», dès 13h30 sur la place Jean-Jaurès à Saint-Denis. L’événement organisé par Abdellah Boudour et l’écrivain du 93 Rachid Santaki a même attiré l’oeil d’une ministre, la secrétaire d’Etat Myriam El-Khomri qui sera présente.
Objectif de ce samedi : battre le record du nombre de participants
Comment expliquer qu’un exercice en apparence désuet, rébarbatif, fasse ainsi fureur dans les quartiers populaires ?«Au début ça fait peur d’entendre le mot dictée. Mais les gens jouent le jeu car au fond ils aiment les mots, la langue», se réjouit Abdellah Boudour. Au gré des étapes, de Maubeuge (Nord) à La Courneuve, et jusqu’à Bruxelles, 4000 personnes se sont ainsi frottées à l’orthographe, à travers des textes de Victor Hugo, Zola, Saint-Exupéry… A Saint-Denis, les organisateurs espèrent battre le record atteint à Angoulême (Charente) l’an dernier : 653 participants. « Les gens aiment l’ambiance des Dictées, ils se rencontrent, c’est détendu, il se passe vraiment quelque chose», note Rachid Santaki.
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L’association Stains Espoir sera là avec des dizaines d’ados. Son responsable, Khadafi Saci garde un souvenir enthousiaste de sa première Dictée : «C’est ludique, présenté à la sauce banlieue, comme un présenterait un tournoi de foot. On joue par équipes. Nos jeunes avaient adoré !» Au micro, Rachid Santaki et Abdellah Boudour se relaieront pour lire à voix haute un texte de Paul Eluard (natif de Saint-Denis)… agrémenté de quelques vannes. A la clé, pour les meilleurs, une console de jeu, une télévision, mais aussi des livres. Et surtout le souvenir d’une rencontre autour de la langue. L’objectif, disait Rachid Santaki en 2013, c’est de montrer «à la jeunesse que l’orthographe, c’est un peu le socle de la vie».
Bravo à tous les participants, ça fait du bien de voir tout ce monde réuni par l’amour de notre langue :
Dans le Parisien du 1 juin 15 :
Pour sa 20e édition, la dictée populaire de banlieue organisée par l’association Force des mixités a battu un record hier à Saint-Denis.
[…]Le soleil tape fort place Victor-Hugo, devant la basilique de Saint-Denis, ce samedi après-midi. Le vacarme de la circulation est assourdissant. Près d’un millier de personnes venues de Seine-Saint-Denis sont pourtant là, autour des grandes tables, assises devant des feuilles blanches, stylo à la main.
[…] Mamans en boubou, femmes voilées, retraités, éducateurs, adolescents et enfants de tous âges, venus participer à la Dictée des cités, adaptation des fameuses dictées populaires de Bernard Pivot. « Nous avons battu notre record de participation. Nous étions arrivés à 400. Nous sommes ce samedi 980 », s’écrie Rachid Santaki, au micro. Cet ancien animateur sportif du 93, devenu journaliste et écrivain, est l’un des instigateurs de cette dictée, née en 2013 sous l’impulsion de l’association Force des mixités pour « faire voyager la culture et l’écriture dans les quartiers ». Pour cette 20 e édition, celui que ses amis de Saint-Denis ont surnommé le Victor Hugo du ghetto a choisi précisément un extrait du roman « Quatrevingt-treize » du grand auteur français.
[…] « C’est important d’être ici pour dire à quel point nous sommes attachés à la langue française. On représente la Seine-Saint-Denis, avec la diversité de nos origines et de nos cultures. Nous ne sommes pas que des délinquants. Nous savons manier la langue de Molière », s’enflamme Yasmine, 32 ans, employée de cantine scolaire. […]
Mais, à l’issue de la dictée d’une demi-heure, seuls les « zéro faute » des 5 catégories (adulte, association, lycéen, collégien et écolier) — toutes des filles ou des femmes — sont repartis avec les gros lots, de l’écran plasma à la console Wii. En guise de consolation, les autres adultes se sont vu offrir « la France de demain », le manifeste de Rachid Santaki, et les enfants, le Bescherelle. […]