LeParisien – “La drogue, cible numéro un des policiers”
La véritable question concerne les moyens mis en oeuvre pour affronter le trafic de drogues : Comment faire plus avec moins ?
A défaut, cela demeure un voeu pieux …
Sam
LeParisien – “La drogue, cible numéro un des policiers”
(…)
La délinquance ne faiblit pas et le trafic de stupéfiants reste le problème numéro 1 en Seine-Saint-Denis. Telles sont les conclusions dressées hier par le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, et la procureur de la République, Sylvie Moisson, à l’occasion de la présentation des chiffres de la délinquance. « Avec 141375 faits enregistrés en 2013 par les services de police, l’activité délinquante reste extrêmement soutenue, constate Philippe Galli, le préfet de Seine-Saint-Denis. L’action conjointe de tous les services, police, douanes, justice a permis de taper durement sur les trafiquants de drogue, sans cependant enrayer le trafic. »
Preuve de l’intense activité policière, les infractions relevées en matière de trafic, d’usage et de revente de stupéfiants ont augmenté de 50,8% entre 2012 et 2013. Le déploiement des ZSP (zones de sécurité prioritaires), en septembre 2012 puis janvier 2013, a incontestablement porté un coup aux trafiquants et la situation s’est améliorée dans certains quartiers, à Romain-Rolland, par exemple, à Saint-Denis, où le trafic a quasiment été éradiqué.
L’an dernier, de nombreux dealeurs, y compris des têtes de réseau, ont été arrêtés et des saisies importantes réalisées. A Saint-Denis, les services de police ont ainsi saisi 61 kg de cannabis, près de 180000 € et 22 armes; à Saint-Ouen, 81 kg de cannabis, près de 160000 € et 15 armes; à Aubervilliers-Pantin, 231 kg de cannabis et sept armes et à Aulnay-Sevran, 26 kg de cannabis et 8 armes. Le 5 août, les policiers ont notamment découvert 200 kg de cannabis, cachés dans un garage à Aubervilliers.
Pour autant, « le trafic est toujours aussi prégnant, avec des lieux de deal très importants, notamment dans les quatre zones de sécurité prioritaires * », indique Serge Castello, le directeur territorial de la sécurité de proximité. Fait inquiétant, ces points de vente sont de plus en plus souvent multiproduits, avec principalement du cannabis mais aussi de la cocaïne et de l’héroïne.
Cible numéro un des policiers, les dealeurs, qui emploient de plus en plus souvent des jeunes mineurs comme petites mains, ont appris à s’adapter. « Ils travaillent désormais à flux tendu et les saisies sont dans l’ensemble moins spectaculaires qu’avant. Il en est de même pour l’argent qui est évacué beaucoup plus vite aujourd’hui qu’il y a trois ou quatre ans », poursuit le chef de la police en Seine-Saint-Denis.
Face à ces évolutions constantes, policiers et magistrats inventent sans cesse de nouveaux moyens de lutte. Dorénavant, dès que possible, ils s’en prennent au portefeuille des délinquants, et, en 2013, trois millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis. « Historiquement, les dealeurs blanchissaient l’argent de la drogue dans des voitures de luxe, ils ont ensuite acheté des biens immobiliers, et, aujourd’hui, ils investissent de plus en plus dans le pays d’origine de leurs parents », note Christophe Descoms, le patron de la PJ 93.
Les trafiquants ne sont plus non plus à l’abri d’une expulsion. « Le parquet de Bobigny suscite ou accompagne systématiquement les bailleurs qui souhaitent expulser les locataires impliqués dans le trafic de drogue », indique Sylvie Moisson, la procureur de la République. En 2013, trois locataires ont ainsi été expulsés pour trouble anormal de voisinage à Saint-Denis et Saint-Ouen. Plusieurs autres dossiers sont en cours.
N. Perrier – Publié le 4 février 2014
Voila pourquoi il faut 100 policiers municipaux !
@lecteur : Ne confondons pas les rôles ! La police municipale a un rôle essentiel pour la sécurité publique au quotidien (règles de circulation, respect des arrêtés municipaux, “petite délinquance”,… ). C’est pour cela qu’une augmentation des effectifs de la police municipale et une clarification de ses objectifs sont nécessaires pour la tranquillité des dionysiens.
La lutte contre la drogue relève des services spécialisées de la police nationale. Et le travail de la police nationale ne peut être efficace qu’avec l’aide et le soutien des autorités municipales.
L’entourage et la famille devraient avoir un rôle à jouer auprès des jeunes dealeurs des quartiers ( petites mains ) en matière de prévention et de pédagogie et quelque soit le niveau social.
Légaliser, passer la vente sous le contrôle de l’Etat, taxer… et arrêter de mobiliser des moyens (humains et financiers) impressionnants pour se concentrer sur les vrais problèmes. Un policier occupé à arrêter le petit guetteur / dealer ne s’occupe pas des vols / agressions / délits routiers / escroquerie / évasion fiscale…
L’article est très clair, malgré les saisies, arrestations, réseaux démantelés : non seulement le trafic ne diminue pas mais en plus maintenant on peut trouver pire comme drogues. Et tout le monde est conscient que les consommateurs de cocaïne / héroïne / crack sont bien plus dangereux pour le quartier et nos enfants. Il serait temps qu’on se mette des priorités.
Avec cette politique (la plus répressive d’Europe), nous sommes les plus gros fumeurs de cannabis. Pourtant, en cette période de disette, cet argent englouti sans résultat pourrait être beaucoup plus utile dans l’éducation, cela éviterait peut-être de trouver des guetteurs entre 10 et 13 ans qui ne font rien d’autre de la journée. En plus, si les jeunes n’avaient pas cette solution si facile de gagner de l’argent sans rien faire (sinon risquer la prison…), ils travailleraient peut-être un peu plus à l’école.
Les moyens humains et financiers que les Etats-Unis ont mobilisé en 40 années contre la drogue a coûté plus de 1000 milliards de dollars aux contribuables américains.
Dans le même temps, la DEA (Drug Enforcement Administration) n’a réussit à saisir qu’1% de la drogue qui se trouve sur le territoire.
Est ce pour cela qu’il faut jeter l’éponge ?
Je ne le crois pas.
Aujourd’hui le gramme d’herbe en dollar constant est trois fois moins cher dans les rue New York où de San Francisco qu’en 1980.
Cherchez l’erreur.
En France, Le volet répressif est le le seul levier utilisé par les gouvernements successifs de droite ou de gauche.
Disons le clairement, les résultats sont catastrophiques et on peut qualifier cette politique de véritable fiasco.
Le trafic de stupéfiants en France est en perpétuel progression et les prises de drogue sont importantes mais marginales au regard de l’ampleur du trafic.
Il y a trop d’enjeux financiers.
Cette politique mène tout droit à l’impasse.
Il est grand temps de tout remettre à plat.
Je croyais que l ‘ex-préfet Christian Lambert avait tout réglé…..
Entièrement d’accord avec Bill, témoin pendant plus de 2 ans de ces trafics je me suis souvent dit que tout cet argent pourrait aussi servir à soigner les personnes dépendantes. Créer des échoppes où l’on pourrait délivrer la drogue contre l’ordonnance d’un médecin addictologue éviterait à beaucoup de tomber dans le dénuement et leur permettrait de trouver un peu de dignité. Face à ces résultats et malgré les considérables efforts faits, il faudrait arrêter de se voiler la face.
@GRUMPY : Ca faisait longtemps que j’avais pas lu un commentaire inutile, merci !!
Ce matin j’étais cité Gabriel péri, devant un immeuble, il y’avait une sacré organisation de deal.
un chouf sur une chaise, un autre devant l’entrée de la cité (l’entrée face au tramway), 2 dealeurs sur les escaliers de la loge du gardien et deux dealers dans le bâtiment 12
une super organisation et surtout, il était 10h du mat.
@suger : “Ne confondons pas les rôles ! La police municipale a un rôle essentiel pour la sécurité publique au quotidien”. Pas entièrement d’accord. Si effectivement la lutte contre le traffic de drogue est clairement du domaine de compétence de la Police Nationale, la Police Municipale doit également jouer un rôle. Un lieu de deal où la PM est présente, n’en est plus un.
@Sam : FAUX ! C’est de la faute de l’état…….aaarrrggghhh ils m’ont eu !! A force de le clamer pour tout et n’importe quoi, j’ai fini par le dire sans le vouloir, il ont pris le contrôle de ma tête !!!!
@Bill : “Légaliser, passer la vente sous le contrôle de l’Etat, taxer… et arrêter de mobiliser des moyens (humains et financiers) impressionnants pour se concentrer sur les vrais problèmes.” Hé hé ! La fin de la prohibition en sorte ? Dommage, mais c’est impossible. Légaliser la drogue, reviendrai à faire exploser les “cités”. Ce serait un pan de l’économie qui s’effondrerait, sans oublier que ce “petit business” fait vivre bon nombre de familles au delà de ce que l’on peut imaginer.
“…cet argent englouti sans résultat pourrait être beaucoup plus utile dans l’éducation, cela éviterait peut-être de trouver des guetteurs entre 10 et 13 ans qui ne font rien d’autre de la journée”. Avant d’éduquer les enfants, il faudrait que l’on éduque les parents. Avoir des enfants mineurs, qui participent au trafic de stupéfiant, nécessitent forcément un “accord tacite” des parents qui doivent y trouver quelque part leur intérêt. En effet, si dans de rares cas certains ados arrivent à berner leur parents, dans la majorité des cas ces mêmes parents sont au courant (absentéisme scolaire, errements de leurs bambins dans la ville, vêtements neufs, sorties tardives, et abonnement au commissariat), et dans ces cas là : c’est de la faute de l’Etat 😉 .
@Grumpy : Merci je rigole a chaque fois que je relis votre message.
@anonyme : C’est bien le problème. L’organisation de ce type de trafic rend la tache difficile aux policiers, du coup démanteler un tel réseau est long et fastidieux….pendant ce temps là on pense que la Police ne fait rien. Esperons pour nous qu’elle travaille sur ce point de vente !
@Traz
Malheureusement, vous avez raison, priver les cités de cet apport financier est très dangereux…
@Traz : tout à fait d’accord avec vous, la présence de policiers municipaux peut en effet éviter la présence de dealers, même si le travail “long et fastidieux” de lutte contre les trafiquants de drogue ne peut être pris en charge que par les services spécialisées de la police nationale.
“de nombreux dealeurs, y compris des têtes de réseau, ont été arrêtés”
Depuis leur cellule de la prison de Villepinte, avec leur téléphone mobile, les chefs de réseau supervisent les points de vente de cannabis de Saint-Denis.
Pourquoi le Ministère de la Justice ne programme-t-il pas régulièrement des fouilles générales dans la prison de Villepinte afin de saisir les téléphones mobiles ?
(et dans les autres prisons franciliennes)
Les portables en prison renforcent l’organisation du trafic de drogues en Seine-Saint-Denis.
Les portables en prison constituent un facteur de terreur pour la Seine-Saint-Denis.
Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas répondu, par un refus clair et net, à la demande du contrôleur général des lieux de privation de liberté (Mr Delarue), voulant autoriser les portables en prison ?
Quand le Président de la République nommera-t-il l’équivalent de Manuel Valls au poste de Garde des Sceaux ?
Je ne crois pas que l’argent de la drogue profite aux cités. Il enrichit certains individus qui n’habitent pas dans ces cités. Si le sujet de la légalisation ou de la dépénalisation de l’usage et du commerce des drogues est si peu abordé c’est que l’opinion n’est pas prête et pourtant toutes les personnes qui subissent les nuisances des trafics sans être pour une légalisation évoquent le sujet.
@ sam : The Wire 🙂 cultissime !!!!
Je serai très intéressé de voir cette série, mais, mon anglais étant très déficient, est-il possible de bénéficier d’un version en français ou du moins sous-titrée ?
@sam, tu n’as pas raté le clin d’oeil 😉 – à part ça, j’envoie ce jour une petite lettre au Chez Wam…avec quelques piécettes.
j’ai été un inconditionnel de cette série, toutes saisons confondues, mais en matière d’éducation, elle montre bien la dérive de l’évaluation permanente, qui empêche carrément les professeurs d’enseigner des contenus au profit de l’obtention de bons chiffres, entre autre pour garder leurs financements, ..et leurs postes ! Anticipation de ce qui nous attend ? Je ne le pense pas, mais en tout cas démonstration d’inefficacité !
Que tu aimes, Omar, ça m’étonne pas, c’est le personnage préféré d’Obama – je fais pas dans la nuance, là.. 😉 . On le retrouve dans Boardwalk Empire…
Pour vous distraire un peu, il y a aussi une plus récente et merveilleuse série de David Simon (avec un prof de fac joué par John Goodman, et le génial Clarke Peters, déjà excellent en flic honnête dans The Wire) que tu connais peut-être : TREME, qui se passe après Katrina, à la Nouvelle Orléans. Un mélange unique de musique et d’atmosphère, extrêmement attachant et sociologiquement pertinent.