Libération – “Bobigny drague les classes moyennes”
Article fort intéressant du Libération du 12 février. Si j’ai bien compris, la maire (communiste) a besoin de personnes “imposables” et prêtes à booster l’économie locale. On a du mal à imaginer une telle démarche chez nous !
Tolfec93200
Libération – “Bobigny drague les classes moyennes”
(…)
Au-delà des prix attractifs, la maire de Bobigny, Catherine Peyge (PC), vante les atouts de sa ville : «La proximité avec la capitale, la présence du métro, ou encore les deux gares qui doivent s’installer à Bobigny dans le cadre du Grand Paris ont convaincu les nouveaux propriétaires d’ investir.»
Ces acquéreurs sont pour moitié des Balbyniens, et pour l’autre d’anciens Parisiens, la plupart du temps originaires des XIXe et XXe arrondissements, quartiers parisiens les plus proches de Bobigny.
(…) La ville veut ainsi attirer les classes moyennes pour plus de mixité sociale. Il faut dire que plus de la moitié des logements de Bobigny sont des logements sociaux. La maire Catherine Peyge ne le cache pas : «En terme de revenus par habitant, Bobigny est une ville pauvre.» Le revenu moyen des Balbyniens est deux fois inférieur au revenu moyen d’Ile-de-France. Bobigny espère attirer de nouveaux habitants avec plus de pouvoir d’achat. Pour Catherine Peyge, plus d’habitants, c’est aussi plus de revenus pour Bobigny. «Les charges de la ville sont énormes et la population n’est pas assez importante pour y faire face.»
(…)
Curieuse appréciation de la Maire. “….la population n’est pas assez importante pour y faire face (..Les charges de la ville), ce qui sous entend que c’est à cause d’eux, “les salauds de pauvres” comme disait l’autre que la ville n’y arrive pas.
Curieux donc que la réaction de la Maire ne s’adresse pas aux vrais responsables, et ne dénonce pas le chômage exhorbitant dans sa ville et le 93 en général, la faiblaisse des salaires et pensions, etc. En un mot ce n’est pas le libéralisme débridé qui est en cause mais les habitants.
Créer de la mixité, oui, il faut le faire, mais ce n’est pas par ce biais là qu’il convient d’aborder la question de la pauvreté des citoyens et des villes.
Bon courage quand même.
C’est pas “les salauds de pauvres” , c’est simplement qu’on ne peut pas taxer les pauvres, parce que … ils sont pauvres ! Pourtant les dépenses sont les mêmes qu’à Paris, par exemple pas de raison que le ramassage des ordures soit moins cher à Bobigny qu’à Paris, c’est la même grande ville en fait.
Une autre solution (meilleure ?) serait la mise en commun des ressources fiscales, comme dans les autres grandes villes … c’est la base de l’intercommunalité. Ou comme dans Paris, où les quartiers riches financent les équipements des quartiers pauvres.
Sujet très sensible en Île-de-France je sais, mais si les Hauts-de-Seine sont riches, grâce à leurs entreprises, des travailleurs de Bobigny y sont sans doute pour quelque chose.